La fin d’un cycle, je quitte le PS
J’ai décidé de ne plus reprendre ma carte au Parti Socialiste, après 18 ans d’adhésion.
Cela été dur de prendre cette décision, mais de toute évidence je suis arrivée au bout d’un cycle, dans lequel je pense j’ai porté politiquement tout ce que j’ai pu au sein de cette formation et beaucoup malheureusement en dehors de cette formation.
C’est à 15 ans au moment où je me disais que je voulais changer le monde* que j’ai eu mon premier contact avec la section PS de Nanterre, sympathisante, puis adhérente en 2001.
Membre active de la CA, je participe à toutes les campagnes.
Élue conseillère municipale en 2008, je suis élue adjointe au maire à la santé en 2014.
Secrétaire de section en 2015, porte parole d’Arnaud Montebourg aux primaires, je suis candidate aux élections législatives en 2017, au moment où le PS est au plus bas, il ne fallait pas renoncer à la présence des socialistes, malgré un quinquennat plus que mitigé de François Hollande.
Un quinquennat où nombre de nos valeurs et principes sont partis en éclat, déchéance de nationalité, loi travail, droit de vote des étrangers non porté au débat, CICE, la non renégociation du traité européen, pour ne citer que ceux-là.
J’ai cru à la renaissance, mais le naturel revient vite au galop, batailles d’ego, humiliations, persistent malgré un PS faible dans les urnes.
Dernier évènement en date le soutien de Ségolène Royal à la liste LREM pour les futures élections européennes , alors qu’elle était censée porté la liste du PS, il y a tout juste deux mois. Preuve s’il en est que les responsables qui ont fait leur carrière grâce au PS n’ont même pas la décence de préserver ceux qui militent encore et qui sincères dans leur engament souhaitent la renaissance de leur parti.
Cette incapacité à pouvoir tourner la page du quinquennat très tôt d’une seule traite, n’ont pas permis au redémarrage, malgré un inventaire arrivé bien trop tard et pour certains malvenu.
Cette résistance à l’union de toutes les gauches, comme par exemple, l’impossibilité de se ranger de suite derrière un candidat de gauche face à LREM (second tour de la partielle de la première circonscription de l’Essonne, en novembre 2018), a contribué à maintenir la défiance déjà très forte de l’électorat de gauche envers le PS.
Un parti dit de gauche, parle avec des mots de gauche, personne n’en aurai voulu à François Hollande de parler Gauche, il était le représentant de tant d’espoirs après les années Chirac et Sarkozy, on avait le droit et le devoir de porter une politique gauche, le montrer fièrement.
Je salue les camarades socialistes en Europe que j’ai rencontré ces dernières années avec qui j’ai noué des liens d’amitiés, comme les amies de l’international socialistes des femmes.
Mais aussi ceux de Nanterre et des Hauts de Seine qui m’ont soutenu sans faille, bienveillants, qui pour un certains nombres ne sont plus là, des personnes investies, soucieuses de faire vivre les valeurs socialistes à travers leur attitude et leur actions, de manière anonyme.
Mais j’y ai aussi croisé des apparatchiks et des tacticiens politiciens portant aucun combat, aucune idée, et tant mieux, ça m’a permis de voir ce que je ne voulais surtout pas devenir.
Je suis socialiste et écologiste, et je continuerai à représenter à Nanterre cette gauche socialiste, par mon action comme je l’ai fait pendant mes plus belles années de militantisme local et national.
Je tourne la page d’un premier chapitre certes long, mais qui me permettra de commencer un autre chapitre, avec la même énergie du début, la même volonté de changer le monde**.
Habiba BIGDADE
Adjointe au maire déléguée à la Santé -Ville de Nanterre
Conseillère territoriale- Paris Ouest La Défense
* à partir d’une lettre de 26 ans d’âge de Laurent Elghozi alors adjoint au maire de Nanterre à la santé, venu faire de la prévention sida dans ma classe de 3eme au collège André Doucet, pour m’inviter à une réunion.
Je voulais m’engager pour travailler dans l’humanitaire et admirative de Kouchner à l’époque (j’avais 3 amoureux BBH : Bono, Bernard Kouchner et Henri Leconte, merci de ne pas vous moquer) j’étais ravie de le rencontrer à la salle du parc des anciennes mairies, lors de la campagne des législatives 1993 de Michel Sapin, de là j’ai rencontré des responsables socialistes je suis restée sympathisante plusieurs années avant d’adhérer en 2001.
**un de mes premiers engagements politiques c’était la mise en place de la taxe Tobin (taxation sur les transactions financières) et l’annulation de la dette des pays en voie de développement en 2000, j’étais alors adhérente d’Attac, ce qui m’a amené à rencontrer la LDH.
crédit photo mise en avant: Laurent Méliz