La galère des prises de rendez-vous à la préfecture – Marche des Solidarités vendredi 18 décembre 2020
La galère des prise de rendez-vous à la préfecture et je pense que tout le monde a connu pour ses proche ou entendu parler de cette difficulté de prendre rendez-vous pour déposer un dossier de régularisation, une première demande ou un renouvellement.
Avant on pouvait voir ces files d’attente interminable devant les préfectures, aujourd’hui ces files d’attentes sont invisibilisées par ce nouveau système de prise de rendez-vous en ligne.
Cela a commencé par le premier confinement où on a vu les préfectures fermer leurs portes.
Au déconfinement, ils n ‘ont pas rouvert leurs portes et ont mis en place des rendez- vous à pendre en ligne pour déposer les dossiers constitués.
Sauf que là ça coince, impossible de prendre des rendez vous, l’écran montre systématiquement qu’aucun créneau n’est disponible et de recommencer encore et encore.
Certains parfois essayent la nuit, des l’ouverture de nouveaux créneaux, et ce n’est pas satisfaisant.
Certains essayent depuis 6 mois, sans succès, et vous imaginez bien les conséquences :
Pour des personnes qui pourtant la régularisation est une formalité, qui remplissent toutes les conditions c’est un véritable cauchemar.
A la mobilisation jeudi dernier devant le tribunal administratif de Montreuil une jeune femme témoignait : embauchée dans un service d’aide à la personne, qu’elle n’a pu être renouvelée, faute du renouvellement de sa demande de titre de séjour, et aujourd’hui elle risque de perdre son logement, faute de salaire.
Ce sont aussi des jeunes arrivés souvent bien avant l’âge de 13 ans qui ont le droit à une régularisation avant leur 18 ans, qui ne peuvent ni faire de petits boulots
ni envisager des contrats d’apprentissage avec des entreprises.
Une fois leur majorité atteinte c’est d’autres démarches plus complexes encore.
Puisque le Code du Séjour impose aux jeunes devenant majeurs de solliciter leur régularisation dans leur 19ème année, alors qu’ils ne peuvent trouver de RV depuis des mois, qu’ils voient leur parcours de formation fragilisé et leur insertion sociale et professionnelle compromise.
J’écoutais encore ce matin un jeune homme qui témoignait qu’il n’avait pu finaliser l’inscription dans un club de foot qu’il convoitait pour faute de papiers d’identités en règle !
Tous ces parcours de vie brisées par le simple fait de ne pouvoir décrocher un foutu rendez-vous pour déposer un dossier, dument constitué.
Nous n’échappons pas à la mise en place de trafic de rendez-vous en parallèle vendu à prix d’or, tout ça pour un accès au droit !
Car tout cela enfreint l’accès au droit le plus élémentaire, l’admission exceptionnel au séjour existe c’est dans la loi !
Ces pratiques préfectorales vont au-delà de là législation, qui prévoit différentes voies d’accès au séjour et devrait garantir à chacun de pouvoir déposer son dossier, recevoir un récépissé de dépôt et faire l’objet d’une décision, elle-même susceptible de recours.
En dépit des diverses interpellations, les préfectures et sous-préfectures ne prennent pas les mesures nécessaires pour régler le problème. Ce silence est terrible pour les personnes qui attendent toujours de sortir d’une situation irrégulière qui leur est imposée.
Il faut dénoncer qui est ces organisations préfectorales : car en vrai elles cachent :
-la réduction drastique des créneaux pour déposer les dossiers,
– la réduction des personnels affectés au traitement des dossiers,
En somme le recul des services publics, aux étrangers.
Il serait inimaginable que pour d’autres démarches on puisse traiter les administrés de la sorte !
Du coup les organisations de défenses des droits tels que RESF, la LDH ou encore le SAF syndicat des avocats de France
montent au créneau en déposant des référés au tribunal pour tenter d’imposer la délivrance de rendez-vous aux personnes qui le demandent.
Et c’est tout un travail fastidieux, il faut faire des copies d’écran de son ordi ou portable, et tout le monde ne sait pas forcement faire,
-faire des requêtes par mail pour montrer l’impossibilité de prendre rendez-vous,
-envoyer des courriers avec AR avec toutes ces pièces, tous cela pour montrer sa bonne foi
Toute personne doit pouvoir obtenir un rendez-vous physique, pas seulement par le biais d’Internet.
Et on a juste l’impression que derrières ces difficultés c’est la volonté à peine voilée de ne pas régulariser, mais ça bien sûr ils ne le diront jamais.
Faire peur et envoyer des signaux pour limiter l’immigration, mais ces femmes et ces hommes vivent ici ; travaillent, vont à l’école.
Et ce ras le bol est aujourd’hui illustré par
La Marche des Solidarités et les États Généraux des Migrations qui a débuté en mai dernier.
Et ce vendredi 18 décembre, ce sera l’acte 4 de la marche à Paris, avec un rendez-vous national à 18h place de l’opéra en direction de l’Hôtel de Ville.
Cette date a été choisie car c’est la journée internationale des migrants avec des mobilisations un peu partout dans le monde.
Se mobiliser pour leur droit c’est se mobiliser pour les nôtres.