Défendons les services publics hospitaliers, tous les services publics
Je suis intervenue lors du 78 eme congres du Parti Socialiste dans la table ronde consacrée aux services publics aux côtés notamment de Luc Farré , secrétaire général UNSA – fonction publique et de Nathalie Sarrabezolles présidente du conseil départemental du Finistère.
Mon intervention a porté essentiellement sur la fonction publique hospitalière.
Bonjour à tous,
Je suis agent de la fonction publique hospitalière de catégorie B, je ne suis ni soignante ni administratif, je suis rentrée dans la FPH via la filière technique comme réfèrent qualité.
Je vous remercie de pouvoir me donner l’occasion d’intervenir à ce titre, car il est indispensable de témoigner pour faire taire les fantasmes que nous pouvons entendre au sujet de fonctionnaires en général.
Bonjour à tous,
L’hôpital publique aujourd’hui souffre, va très mal, nous manquons de moyens humains et matériels.
Hier après-midi encore, dans le cadre de la journée mondiale de la santé avait lieu une manifestation pour sauvegarder nos hôpitaux.
Oui tous sont priés de retourner à l’équilibre, PRE dans notre jargon, le plan de retour à l’équilibre la fameuse épée Damoclès des hôpitaux publics.
Le financement des hôpitaux publics : La T2A sous Sarkozy fut une catastrophe, la tarification à l’acte ne permet pas de prendre le temps avec les patients, de leur expliquer leurs soins, le cote humain a été définitivement mis de côté.
Le burn-out touche d’ailleurs beaucoup le personnel soignants.
Ceci a été rappelé par les personnels des Ehpad désemparés face à des résidents- patients très âgées, ou les taches sont exécutées à la chaine, ou malheureusement la maltraitance n’est jamais loin.
Alors il faut réduire les charges disent-ils, et quand on veut diminuer les dépenses, on puise toujours sur la même ligne : les ressources humaines.
Les CDD sont tous suspendus, et on supprime des postes, les agents en CDI sont congédiés et les fonctionnaires ne sont pas épargnés pour autant.
Les méthodes de management à l’hôpital n’ont rien à envier aux méthodes que nous trouvons dans le privé, même s’il ne faut pas généraliser.
Et tous les moyens sont bons pour vous faire partir, vous pouvez avoir toutes les meilleures évaluations, on ira chercher la virgule qui n’est pas respectée dans votre fiche de poste, pour vous signifier que vous êtes sur la sellette et que vous risquez la radiation. Tous les moyens juridiques sont employés.
Au fur et à mesure que les lois comme celles qui régissent les hôpitaux publics passent, plus il y a de facilitation pour se séparer d’un fonctionnaire, on ne peut plus vraiment parler de la protection des fonctionnaires.
Ces agents face à une DRH rigide, sont souvent désemparés, et les agents qui n’ont ni l’énergie de se battre et qui ne sont pas assez entourés, souvent abandonnent, face à la froideur de l’administration qui vous rejette, et qui ne vous reconnait pas.
A ceux qui pensent que les fonctionnaires sont protégés et qui veulent voir leurs droits réduits,
je leur conseille plutôt de défendre les salariés du privés pour tirer leurs droits vers le haut, au lieu de tirer tout le monde vers le bas.
Le service public , ça a été dit à plusieurs reprises, c’est le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas, Aux urgences, nos soignants sont présents quand il y a 1, 2, 3, 20 ou 0 personnes,
un train démarre qui il y ait 2 voyageurs ou qu’il soit bondé, aux heures de pointe comme aux heures creuses.
C’est ça le service public
Oui le service public n’est pas rentable, mais il n’a pas à être rentable, il doit être au service des plus précaires comme des plus riches, et nous avons les moyens d’investir dans les services publics, je pense notamment à l’ISF supprimée par le gouvernement actuel…
Nous avons pu trouver des milliards pour sauver nos banques, nous ne pouvons pas en trouver pour sauver notre bien commun ?
Aujourd’hui nos hôpitaux sont organisés en structures de gestion (organisation par pôles ) et non en structures de soins, ce qui en dit long sur la lecture plutôt comptable de l’organisation interne, où chaque pole doit rendre des comptes , alors que les services de soins sont interdépendants. On créée même de la concurrence entre services.
Oui, les moyens humains sont nécessaires face un besoin de santé qui lui aussi ne cesse d’augmenter, la tendance serait plutôt l’augmentation de l’offre de soins et non pas la réduction du nombre d’hôpitaux, qui dans certains territoires est le seul recours aux soins.
Elue locale , nous nous sommes mobilisés pour la sauvegarde de services de soins dans notre hôpital à Nanterre.
Continuons la mobilisation pour nos services publics, il en va de leur survie.
Je vous remercie
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