Déclaration de Patrick Jarry et Habiba Bigdade : « Nous refusons que le CASH redevienne un lieu derelégation »
Nanterre, le 12 juillet 2017
Une déclaration de Patrick Jarry et Habiba Bigdade : « Nous refusons que le CASH redevienne un lieu derelégation »
A compter du 1er juillet dernier et en vertu de la loi sur le statut de Paris et l’aménagement métropolitain, la présidence du Conseil d’administration du Centre d’accueil et de soins hospitaliers (CASH) de Nanterre est assurée par le maire de Nanterre. A cette occasion, Patrick Jarry, maire de Nanterre, et Habiba Bigdade, son adjointe déléguée à la santé, ont publié la déclaration ci-dessous.
Nous tenons à rendre hommage aux différents préfets de police de Paris qui, depuis 1887, ont présidé aux destinées de cet établissement unique en France et en Europe. Nous souhaitons que la présidence par le maire de Nanterre permette de mieux faire valoir les intérêts des Nanterriens et des Nanterriennes.
Lors de sa réunion du 29 juin dernier, la dernière à être présidée par le préfet de police, le Conseil d’administration du CASH a examiné les conclusions du Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l’offre de soins hospitaliers (COPERMO) chargé d’accompagner la transformation du CASH, qui s’était tenu le 23 mai dernier.
Si nous nous réjouissons du soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) en faveur du projet de restructuration du CASH et du maintien de son périmètre d’activité, nous n’acceptons pas l’effort d’économie supplémentaire encore demandé au CASH et à ses salariés.
Nous tenons en effet à rappeler que la situation financière de l’établissement est en grande partie due à la décision de l’ARS de ne pas renouveler l’autorisation d’exercer l’activité de chirurgie en hospitalisation complète et en ambulatoire, effective à compter du 4 août 2016. Alors que le CASH était parvenu à réduire son déficit, celui-ci est reparti à la hausse du seul fait de cette décision malheureuse.
Profitant de ce déficit qu’elle a contribué à créer, l’ARS demande aujourd’hui au CASH de réviser le volet psychiatrique de son projet médical pour définir les modalités de participation du CASH à la relocalisation sur son site des secteurs de l’hôpital Roger Prévot.
Nous refusons catégoriquement ce chantage d’une ARS qui avance masquer pour transformer le CASH en hôpital psychiatrique pour tout le nord des Hauts-de-Seine.
Nous sommes conscients des difficultés que représente pour les patients et pour leur famille l’organisation de la psychiatrie dans le nord du département, qui voit des patients altoséquanais, selon leur ville de résidence, hospitalisés hors du département. C’est la raison pour laquelle nous ne nous sommes pas opposés à ce qu’en plus des patients dépendant du secteur de Nanterre, le CASH accueille, à partir de l’année prochaine, ceux du secteur de Courbevoie, actuellement hospitalisés à Clermont-de-l’Oise dans les Hauts-de-France. Avec cette relocalisation, le CASH va accueillir 67 lits d’hospitalisation en psychiatrie, dans le cadre d’un projet hospitalier qui reste équilibré.
Mais aujourd’hui, ce sont également les patients des secteurs de Gennevilliers, Villeneuve la- Garenne, Asnières, Clichy, Levallois-Perret, Bois-Colombes ou la Garenne-Colombes, actuellement rattachés à l’hôpital Roger Prévot de Moisselles, dans le Val d’Oise, que l’ARS voudrait rattacher au CASH.
Parallèlement, l’ARS refuse de s’engager sur l’avenir de la cardiologie, sans laquelle il n’y a pourtant pas d’hôpital viable, et considère sans le reconnaitre publiquement que la maternité, aujourd’hui incontournable eu égard aux fermetures des autres maternités des Hauts-de-Seine, n’a pas vocation à perdurer.
Après avoir été si longtemps un lieu de relégation pour les exclus, le CASH de Nanterre serait de nouveau réduit à un hôpital psychiatrique, un pôle d’accueil des sans-abris et un pôle de gériatrie alimenté par les deux précédents, au détriment du développement d’un hôpital moderne attendu par le bassin de population.
Ces perspectives ne sont pas admissibles. Dans l’intérêt des patients et de l’avis même des médecins psychiatres, le pôle psychiatrique doit garder une taille humaine. Avec le pôle social, ils ne sont envisageables qu’adossés à un hôpital digne de ce nom, à même de répondre aux besoins des personnes accueillies au CASH, des habitants de Nanterre et Colombes comme de ceux qui travaillent dans ces deux communes ou y étudient.
Considérés comme « sensibles », les quartiers voisins du Petit-Nanterre et du Petit- Colombes font l’objet d’ambitieux projets de rénovation urbaine qui commencent à se concrétiser. Dans ce contexte, ces quartiers longtemps stigmatisés n’ont pas besoin de voir réapparaitre en leur sein un nouveau lieu de relégation, mais bien au contraire, d’accueillir des activités qui contribuent à requalifier ces territoires. C’est le sens de l’accord passé avec la Ville de Partis pour rendre au CASH la pleine propriété de son foncier comme de la nomination du maire de Nanterre comme président de son conseil d’administration. C’est également le sens de notre volonté combattive de voir Nanterre et ses quartiers valorisés et bien dotés.
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