Succes du concert droit de vote 2014 à la Bastille le 23 mai

581679_329599700505362_1280358826_nPlus de 10 000 personnes, malgré des conditions climatiques difficiles, se sont rassemblées jeudi 23 mai place de la Bastille pour réclamer le droit de vote de tous les résidents aux élections municipales à l’occasion du concert coorganisé par le Collectif DDV2014 et l’Unef.

Bravo à l’Unef pour son engagement et à ses nombreux militant(e)s présent(e)s.

J’ai eu l’honneur de faire partie des 4 orateurs du Collectif , pour moi au nom de la LDH, Mohamed Ben Saïd (Votation Citoyenne), Cindy Leoni (SOS Racisme) et Dominique Adenot (maire de Champigny, président de l’Anecr – membre du Collectif).

Ci dessous le texte de nos prises de parole et quelques photos.

Nous avons pu porter la parole du Collectif dans une ambiance chaude et festive et annoncer les chiffres du sondage Louis Harris de cette semaine : 54 %  sont favorables au droit de vote des étrangers !

Merci, merci et encore merci à Steevy Gustave qui s’est engagé totalement pour que ce concert ait lieu, pour le plateau artistique qu’il a su réunir avec des artistes engagés pour ce droit.

Prochaine étape  dépôt des pétitions à l’Elysée

On lâche rien ! Comme nous l’avons chanté hier soir avec HK.

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Partie 1 :  Habiba Bigdade (LDH) 

Merci d’être présent ce soir pour ce concert organisé par le Collectif Droit de Vote 2014 et l’Unef.

Le Collectif Droit de vote 2014 rassemble plus de 120 organisations, comprenant associations, syndicats et partis politiques. Ensemble elles ont engagé depuis 6 mois une action commune qui prend la forme d’une pétition adressée au Président de la République afin qu’il engage le processus de modification constitutionnelle permettant d’instaurer le droit de vote et d’éligibilité des résidents et résidentes extra communautaires aux élections municipales de 2014.  Je vous invite à la signer soit sur papier auprès des personnes qui circulent sur la place soit sur votre portable en allant sur le site www.droitdevote2014.org car il y a urgence.

Urgence car il y a 30 ans, près de 100 000 personnes étaient rassemblées ici même place de la Bastille, à l’occasion de la  » marche pour l’égalité « , appelée parfois « Marche des beurs » et qu’une des revendications des manifestants était déjà le droit de vote des résidents étrangers.

Urgence que le texte voté par l’Assemblée nationale en 2000 puis par le Sénat le 8 décembre 2011 soit enfin proposé au Congrès  pour son adoption.  Ce texte commence par :  » le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales est accordé aux étrangers non ressortissant de l’Union européenne résidant en France. »

Urgence car les promesses électorales faites depuis 1981, approuvées par des majorités d’électeurs à au moins 4 reprises, n’ont pas été tenues à ce jour. Les résidents étrangers extra communautaires devront pouvoir voter lors des prochaines élections municipales de 2014 ! Le contrat passé avec la majorité des électeurs doit être tenu !

Urgence car depuis 1999, la grande majorité des sondages montre une opinion publique favorable à l’instauration de ce droit. Un sondage réalisé il y a quelques jours, indique que 54 % de l’opinion est favorable au droit de vote des résidents étrangers !

Urgence encore car la France est en retard ! 17 pays sur 27 de l’Union européenne ont déjà adopté des lois ouvrant le droit de vote des résidents étrangers. 65 pays dans le monde ont déjà donnés des droits politiques à leurs résidents étrangers.

Urgence toujours pour supprimer l’inégalité entre les résidents étrangers. Entre ceux, les européens communautaires qui peuvent voter aux élections locales depuis 1998, et ceux issus des autres continents.

Urgence enfin pour la démocratie et le vivre ensemble, pour que tous les résidents de nos communes puissent participer également, à ce temps fort et essentiel de la démocratie que sont les élections municipales.

Monsieur le Président de la République, nous, Collectif Droit de vote 2014, nous vous demandons d’engager sans attendre le processus de révision constitutionnel permettant d’instaurer ce droit.

Partie 2 :  Mohamed Ben Saïd (Collectif DDV2014)

Le combat pour le droit de vote des résidents étrangers a déjà une longue histoire et de nombreux étrangers ou associations d’étrangers y ont pris part.

En 1793, les constituants de la Révolution écrivaient ainsi l’article 4 de la constitution.

« Tout étranger âgé de 21 ans accompli, qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une française , ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard, tout étranger enfin qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’Humanité, tout étranger est alors admis à l’exercice des Droits de citoyens français »

Ce texte doit nous servir d’exemple. Il rappelle le rêve et l’engagement de ceux qui ont aboli le pouvoir royal et détruit son symbole : la prison de la Bastille posée sur cette place.

Malheureusement cette constitution fut abolie deux ans plus tard et cet article ne fut jamais appliqué.

En 1871, la Commune de Paris reconnaît les droits politiques pour tous, sans distinction de nationalité et comprend plusieurs élus étrangers. S’en souvenir ici au cœur du Paris révolutionnaire de la Commune, permet de nous inscrire dans la filiation de ces hommes et femmes qui avaient eu le courage de mettre en application la devise « Liberté, Égalité, Fraternité  » pour tous.

En 1981, le droit de vote des étrangers est intégré dans les 110 propositions du candidat François Mitterrand qui sera élu Président de la République.

Depuis ce droit sera un thème constant dans les programmes des partis de gauche mais restera sans proposition concrète pendant de trop nombreuses années.

En 1998, le droit de vote et d’éligibilité est accordé aux étrangers membres de lUnion européenne. Il y aura désormais deux catégories d’étrangers, ceux qui ont des droits de citoyens reconnus et ceux qui n’ont toujours aucun droit politique parce qu’ils sont issus de pays extérieurs à l’Europe. Cette inégalité est injuste et stigmatisante.

De nombreuses campagnes citoyennes seront menées à partir de la fin des années 80 par des collectifs comme celui qui organise ce concert.

Ces campagnes intitulées au fil des années « Un résident, une voix », « J’y suis, j’y vote », « même sol, même droits »  ou encore  « Votation citoyenne » rappellent inlassablement la nécessité et l’urgence d’ouvrir les droits politiques à tous les étrangers au nom de l’égalité républicaine.

La reconnaissance de la place des étrangers et de leur droit dans notre société a fait l’objet de nombreux combats depuis 40 ans avec l’appui des syndicats, des partis politique de gauche et des associations de défense des droits et des libertés. Le droit syndical, l’éligibilité aux élections professionnelles, le regroupement familial, le droit d’association seront finalement obtenus pas a pas.

Mais il faut rappeler aussi avec amertume et avec colère que les parents des enfants dimmigrés qui manifestaient il y a 30 ans sur cette même place de la Bastille comme cela a déjàété rappelé, nont toujours pas le droit de voter.

Assez de promesses, assez de report de dates, il faut passer aux actes, il faut concrétiser cette revendication de la société civile depuis près de 40 ans.

Le droit de vote pour tous les résidents est un impératif d’égalité et de justice.

Monsieur le Président de la République, nous, Collectif Droit de vote 2014, nous vous demandons d’engager sans attendre le processus de révision constitutionnel permettant d’instaurer ce droit.

Partie 3 :  Cindy Léoni  (SOS) 

Comme il vient d’être rappelé, ce combat pour le droit de vote, pour une citoyenneté de résidence est déjà ancien et une majorité de français l’approuve. Que faut-il faire, dire, chanter peut-être, pour être entendu afin que le droit de vote de tous les résidents aux élections locales soit enfin effectif ?

Car Reconnaître le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers ayant choisi la France comme pays d’accueil, répond non seulement à une exigence démocratique mais également à un impératif d’égalité. Notre idéal républicain fondé sur l’égalité de tous les citoyens de la République, quelle que soit leur nationalité, ne souffre d’aucun compromis.

Reconnaître ce droit, c’est non seulement signifier à tous les étrangers leur appartenance politique à la communauté française mais également leur permettre de participer pleinement à la vie citoyenne locale.

Reconnaître ce droit, c’est accorder des droits politiques à tous ceux qui partagent une communauté de destin, quelque soit leur origine, comme cela existe déjà dans de nombreux pays.

Reconnaître ce droit, c’est adresser une réponse citoyenne et républicaine en faveur de l’égalité des droits pour tous face aux tenants d’une France repliée sur elle-même, haineuse,  et qui voudraient exclure du débat tous nos collègues, voisins et amis au motif qu’il sont nés quelque part …  et ailleurs bien évidemment.

Reconnaître ce droit, c’est reconnaître lapport plein et entier des étrangers au développement économique et culturel de la France.

Reconnaître ces droits c’est accepter de partager le débat et les décisions sur les orientations de la vie de nos communes avec toutes celles et ceux qui participent à la vie économique, associative, sportive, syndicale et politique. L’élargissement du suffrage universel pour tous est un long combat, il reste à réaliser. Il suffit de rappeler que le droit de vote des femmes de femmes n’a été promulgué qu’en 1944 en France, 150 ans après l’instauration du principe du suffrage universel en 1789. Qui aujourd’hui oserait le remettre en cause ? Il en ira de même avec le droit de vote des résidents étrangers.

Monsieur le Président de la République, nous, Collectif Droit de vote 2014, nous vous demandons d’engager sans attendre le processus de révision constitutionnel permettant d’instaurer ce droit.

Partie 4 :  Dominique Adenot, maire de Champigny-sur-Marne, membre de lANECR (Collectif DDV)

Donner le droit de vote aux résidents étrangers aux élections locales sera une évolution importante pour notre société. Nous reconnaitrons ainsi une citoyenneté dissociée de la nationalité comme cest déjà le cas dans de nombreux pays.

Pouvons-nous continuer à ignorer la réalité et les effets de cette stigmatisation envers les étrangers non communautaires quand nous partageons transport et travail, engagement associatif et sportif, quand nous attendons côte à côte la sortie des enfants de nos écoles, quand nous nous retrouvons à débattre des mêmes questions dans les conseils de quartier ?

Ces femmes et ces hommes peuvent déjà voter et se présenter aux élections professionnelles, scolaires, associatives et syndicales. Elles doivent pouvoir participer au temps démocratique que représentent les élections municipales.

Lentement, trop lentement, la société française évolue et a ouvert un certains nombres de droits aux étrangers. Mais aujourd’hui il faut aller plus vite et plus loin.

Il faut faire de tous les résidents, des citoyens à part entière et ne pas laisser de côté une partie des habitants de nos communes au motif qu’ils seraient nés ailleurs.

Ce combat pour le droit de vote des résidants étrangers est un enjeu important pour l’avenir de notre société, de nos communes. Nous avons tous à y gagner en partageant, ensemble, les questions qui se posent là où nous vivons.

Sinon nous accepterons de conserver dans notre communauté de destin des sous-citoyens, spectateurs du débat politique alors quils sont des acteurs à part entière de la vie de nos cités. Cela est injuste, cela est dangereux.

Des avancés ont été faites depuis le début de ce siècle.

En avril 2000, comme cela a déjà été rappelé, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi pour le droit de vote des étrangers.

11 ans plus tard, le Sénat fraîchement passé à gauche pour la première fois sous la 5 ème République, adopte le texte voté auparavant à lAssemblée nationale.

Il y a un an François Hollande écrivait dans son 50ème engagement :  » J’accorderai le droit de vote aux élections locales, aux étrangers résidant en France depuis 5 ans » .

Alors tout serait-il enfin réglé ? Certainement pas car la constitution doit être modifiée comme elle le fut pour le droit de vote des étrangers communautaire en 1998.

Et aujourd’hui il nous faut le constater, rien na encore été fait pour cela.  Les étrangers non communautaires doivent pouvoir voter aux prochaines élections municipales de 2014.

Comme le chante si bien HK et les Saltimbanks présent ce soir  » on lâche rien ! « .

Nous demandons au Président de la République de s’engager sur un calendrier précis de révision de la constitution. Nous demandons à tous les députés et sénateurs républicains dentendre que les français et les française y sont aujourdhui majoritairement favorable et de sengager pour ce droit. 

Pour cela nous avons aussi besoin de vous, de faire entendre haut et fort les voix de celles et ceux qui pensent que le droit de vote de tous les résidents aux élections locales est un impératif d’égalité et de démocratie.

Aidez-nous ! Signer, faites signer la pétition !

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