Bilan et retour du parrainage de lycéens sans papiers au Conseil régional Ile de France par Richard Moyon
C’est un bilan positif
Une soixantaine de lycéens de 48 établissements ont été parrainés. Parmi eux 21 ont ou ont eu des APRF ou des OQTF et 3 ont séjourné en rétention.
La cérémonie a été ouverte par un bref discours de Jean-Paul Huchon , puis d’ Henriette Zoughebi (vice-présidente chargée des lycées qui a porté le projet) et de Marianne Cabaret pour RESF. Isabelle Giordano (France Inter) a joué les maitres de cérémonie. Elle interpellait tour à tour les conseillers régionaux assis à leur banc dans l’hémicycle avec, à leur côté, le jeune à parrainer : « Monsieur/Madame X, acceptez-vous de parrainer Y, élève de tel établissement Z » Le conseiller et le jeune apparaissent à l’écran, l’élu répond positivement et signe le document de parrainage qui est remis au jeune.
Répété 60 et quelques fois, l’exercice aurait pu être fastidieux. Le talent d’ Isabelle Giordano et celui des Conseillers régionaux qui ont su varier les réponses, les assortir de quelques mots de commentaire, ont empêché l’exercice de virer à la ritournelle.
Trois séries de très brèves interventions ont ponctué les parrainages. D’abord celle d’ Atiq Rahimi (prix Goncourt 2008) venu apporter sa solidarité, d’Alexandra qui avait prêté son visage à la campagne d’affiches « La loi doit changer » et de Bertrand Pierre ( chanteur des ex Pow How) qui a fait chanter la salle. Les témoignages d’Elvis (lycéens de Voltaire dont plusieurs centaines de copains sont allés manifester au TA), de Naser (lycéen caché pour échapper à l’arrestation) et d’Abdenour (élève de terminale placé en rétention et dont les copains et les profs ont arraché la libération et peut-être la régularisation en manifestant à plusieurs centaines devant la préfecture de Créteil) ainsi que les prestations de DUO (ex-Wriggles) et d’Adam l’Ancien ont conclu la cérémonie.
Au total, impression que tous les participants étaient contents. Les jeunes, impressionnés quand même par les lieux et par le caractère de la cérémonie, les conseillers régionaux qui ont apprécié l’initiative et qui ont été de leur côté impressionnés par les jeunes qu’ils avaient devant eux. Impression aussi que tous ceux qui avaient apporté leur concours, artistes, journalistes, écrivain, responsables syndicaux et FCPE étaient contents de la façon dont les choses se sont passées.
Seul regret, et il est de taille : l’absence complète de couverture médiatique. Malgré cela, on a créé un événement politique, une première qui se reproduira, à Paris et ailleurs. Mais il n’empêche qu’il faut déplorer l’absence de relai médiatique.
Pour plus de détails: photos et une vidéo.
Répondre
Se joindre à la discussion ?Vous êtes libre de contribuer !