Intervention des Ouvbliés de St Paul au conseil municipal de Nanterre du 16 décembre 2008
Hier soir sont intervenus les oubliés de St Paul lors de l’interruption de la séance du conseil municipal prévue a cet effet. La mobilisation et les soutiens continuent, que ce soit par le biais des parrains qui rencontre et discutent tout simplement avec leur filleul (j’ai eu l’occasion d’emmener ma filleul et son fils à un spectacle de Noël organisé par le centre social Hissez Haut), que ce soit à l’initiative de particuliers qui apportent nourriture et duvets ou encore par des invitations à des spectacle dernièrement la sortie au théâtre de Poissy (places offertes par la ville de Poissy et le car par la ville de Nanterre) fut une belle réussite par la qualité de la pièce(Mektoub Cyrano d’Aziz Helal). Tout le monde est convié à leur rendre visite pour les soutenir.
Déclaration des « oubliés de Saint Paul »
Monsieur le Maire, mesdames messieurs les adjoints et conseillers, citoyennes, citoyens de Nanterre.
Je vous remercie de cette occasion de prendre la parole pour exposer la situation de notre collectif, par ailleurs nous savons que dans notre lutte collective nous pouvons compter sur le soutien de cette municipalité qui a maintes reprises et dernièrement lors du parrainage départemental qui a eu lieu devant la préfecture a manifesté sa solidarité avec notre cause et plus largement celle des plus démunis.
Nous subissons de la part de la préfecture un chantage inacceptable. Une proposition de réexamen de nos dossiers a été faite mais cette proposition est conditionnée par la demande préalable d’évacuer la propriété de l’évêché. Dans un premier temps afin de montrer notre volonté de ne pas rompre le dialogue nous avons évacué les locaux paroissiaux pour nos installer dans des tentes. Aujourd’hui la préfecture durcit sa position et nous demande d’évacuer également le terrain de l’église. Obéir à cette injonction signifiant pour nous l’éparpillement et donc la fin de notre collectif sans garanti d’obtenir une issue favorable à la négociation et laisser nos camarades qui ont perdu leur logement à la rue.
Nous rejoindrions ainsi la masse des sans-papiers anonymes que vous croisez tous les jours. Sans droits on nit notre existence, nous refusons que notre collectif soit rejeté dans l’invisibilité dont nous étions sorti en luttant ensemble.
J’en appel au nom des « oubliés de Saint Paul aux plus hautes autorités de l’Etat, le Président de la République, le Premier Ministre et son Ministre chargé de l’immigration pour débloquer cette situation.
Nous sommes 58 et nous resterons 58 ensemble, jusqu’à la satisfaction de nos revendications. Donnez nous, Messieurs les gouvernants, la possibilité de sortir de cette impasse que nous vivons comme un drame. Je parle au nom de mes camarades qui vivent dans des tentes par ce mois de décembre glacial mais qui resteront déterminés.
Nous sommes ceux qui se lèvent tôt, qui travaillons dans ce payes depuis de nombreuses années, nous ne méritons pas d’être mis dans l’obligation de mettre notre santé en danger pour obtenir les papiers qui devrait nous être délivré en toute justice.
Seule l’assurance d’une régularisation prochaine et la délivrance d’autorisation de séjour pour une durée déterminée, nous permettant de travailler et de nous loger débloquerait la situation.
Malgré les dures conditions qui nous sont imposées, nous attendons, confiants.
Bonjour Habiba, Longtemps que je n’avais plus eu le plaisir de discuter avec toi. Mon thème d’aujourd’hui n’a qu’un lointain rapport avec celui que tu présentes, les Oubliés de St Paul. Si ce n’est que…pour que ces oubliés ne soient plus oubliés, il faudrait…une Révolution, de préférence pacifique. Révolution pacifique, çà existe ? Voici une recette, qui vaut ce qu’elle vaut… L’affaire de l’audiovisuel passerait aujourd’hui au Sénat. A l’heure où (lycéens dans la rue,…), il n’y a que des motifs d’indignation légitime. Sur DA, un prof en détresse appelait les « politiques », çàd l’opposition, à se manifester. Voici ce que je me suis permis de lui répondre : « Le PS est clairement divisé en deux (si pas plus !). Même uni, il n’est que dans l’opposition. Donc, dans l’impossibilité (surtout depuis que Lang a permis la réforme des institutions) de décider quoi que ce soit. Il reste une seule possibilité concrète (pour l’enseignement, l’audiovisuel, la santé,…) : la motion de censure. Motion de censure qui aurait pu suivre le passage en force de Sarkozy et son clan dans l’affaire de l’audiovisuel : les centristes, généralement alignés, avaient voté contre, ce qui fait que le truc est en train de passer par décret. Mais serait aujourd’hui malgré tout à l’examen au Sénat. Je résume : le Parlement avait dit Non. La « majorité », ce jour là minorisée, tente de passer en force. Déni de démocratie. Il est donc temps d’utiliser cette possibilité de révolution pacifique qu’est la motion de censure. Mais peut-être qu’un PS trop visiblement divisé ne se sent pas capable d’en assumer les conséquences ? Si c’est le cas, inutile de « dénoncer », de « critiquer »,…puisque les Tout puissants continueront de décider de tout, méprisant services public, population, démocratie,…Inutile de commencer des campagnes maintenant, les gens auraient le temps de tout oublier. Donc : repos jusqu’en 2012. Ou 2017 ? «
Aujourd’hui, un homme de religion, certainement soumis à d’intenses pressions, a demandé, pour suivre la politique préfectorale, étatique et donc nationale, l’expulsion de 58 sans papiers vivotant depuis 7 mois dans son église. Aujourd’hui, on recense, en moyenne, un mort de froid toutes les deux nuits. Un mort de froid, de perdition, d’abandon. Aujourd’hui, 58 SDF de plus. Abrités par une tente. Une toile. Ebranlés. Certainement apeurés, seuls et proches du renoncement. Que doivent ils se dire qu’ils tairont ? A quoi pensent t’ils quand la toile claque comme le son d’un coup de fouet (c’est jamais assez loin…) à 4 heures du matin, violentée par le vent, au mieux, et la pluie ? Au milieu d’une tente, un chauffage de fortune les sauvant du 1er coup de froid mais mettant en péril, de toute façon, leurs vies. Aujourd’hui, un n’a même plus réussi à se cacher ; pour que l’on ne voit pas ses yeux, souvent embués, couler. Je sais et j’apprécie que vous ailliez tous, à un moment donné, participé, des espèces aux concerts jusqu’aux duvets encore hier. Aujourd’hui, il faut continuer. Tout ce que vous aurez en surplus de vêtements d’hiver, éventuellement de nourriture ; tout ce que vous aurez en volonté, en sourire, en disponibilité est à prendre. Quelques jeunes, de ceux qu’on désigne d’en face, vont nous aider. Nous lançons une collecte à l’Espace Jeunesse Université. Aujourd’hui, je pense que le combat de cette cinquantaine de personnes est en train de se perdre ou s’est perdu. Je pense qu’ils ne sont plus ici pour très longtemps… Aujourd’hui, c’est pas la semaine, c’est un monde de OUF. Je ne suis pas pressé de la prochaine édition.